Le dessin est mon héritage

Je suis venu à Madagascar pour changer de vie et devenir artisan-fondeur… J’ai prospecté pendant 1 an et demi, j’ai réalisé nombre de prototype, j’ai sculpté, limé, poncé. Des heures et des jours de travail… Et puis le covid s’est invité à la table, quinze jours après avoir déposé les statuts de ma société ! Plusieurs mois de confinement, la circulation entre région interdite, les hôtels fermés (c’était la clientèle visée) ! Des mois de trésorerie envolés. Dans cette même période, j’ai également perdu ma mère sans pouvoir lui dire au revoir, sans pouvoir la serrer dans mes bras. Mais loin de ses amis, de sa famille à 10 000 km de son pays on n’a pas le temps de se lamenter, il a fallu réagir. Alors, instinctivement, j’ai commencé à dessiner, dessiner jour et nuit car dans ma famille depuis toujours l’on dessine. Ma grand-mère, ma mère, mes oncles, mes cousines et bien sûr mon frère Olivier et mon cousin Serge… Il aura donc fallu l’arrivée d’une pandémie et le départ douloureux d’une mère pour que je comprenne que le dessin était mon héritage et qu’il allait me sauver  ! C’est pourquoi, si votre vie est bouleversée par le covid, demandez-vous quel est votre héritage, vous trouverez alors la force d’avancer et de résister à cette période de bouleversements ! 

Ìzazàbé

Antananarivo, octobre 2020.


Le baobab de Ravinala airports

Nous avons été invités par l’artisan Dieudonné Razafinjatovo à participer au projet du « Baobab-Monde »  de l’aéroport d’Antananarivo. Un de nos dessins a servi de modèle pour la structure de cette sculpture géante de plus de sept mètres de haut. Nous avons également créé et réalisé un cœur en laiton recyclé qui vient s’insérer dans le tronc du baobab et qui symbolise le rayonnement culturel de Madagascar dans l’océan indien.

Baobab de Ravinala Airports
7 x 7 mètres
Métal, taule recyclée, peinture, laiton, vernis
À voir sur le parking de l’aéroport (coté sortie)


Baobab-Monde

“Nous avons rêvé un Baobab-Monde qui raconte la fraternité”. 

Fin de l’installation du baobab géant, de l’aéroport d’Antananarivo, avec toute l’équipe menée par l’artisan-créateur Dieudonné Razafinjatovo. À suivre ! 

11 avril 2020, Ravinala Airports, Antananarivo


Mon premier souvenir…

J’appelle « les souvenirs » les objets que j’aimerais voir voyager… passer les frontières pour envoyer des messages fraternels. Des petits objets simples mais chargés de sens et d’émotions ! Alors lorsqu’il a fallu créer mon premier souvenir j’ai laissé parler mon cœur. J’ai repensé aux douze années passées à voyager à Madagascar et choisi l’un des moments les plus fort. La visite de l’allée des baobabs à Morondava s’est très vite imposée à moi. Un lieu magique qui vous coupe le souffle, des arbres centenaires qui dominent le paysage de leur majesté. Mais également, des arbres en danger d’extinction, notamment à cause de la déforestation massive à Madagascar. Ma sculpture de l’Adansonia grandidieri, le nom scientifique de ce baobab endémique à Madagascar, est donc à la fois un cri d’amour et un cri d’alerte. En espérant vous rallier à la cause de cet arbre.


Xavier Fischer

Antananarivo, le 12 mars 2020


Une rencontre…

Lorsque nous avons décidé, Nirintsoa et moi, de partir vivre à Madagascar, c’était pour moi l’occasion de changer de métier. Depuis longtemps, plus de dix ans en vérité, je désirais travailler dans l’artisanat. Mais l’on ne se transforme pas du jour au lendemain en artisan ! Surtout que je ne voulais pas seulement dessiner mes modèles, non, je voulais fabriquer les objets de mes propres mains et si possible avec des matières recyclées. 

Et c’est un voyage sur l’île de Sainte-Marie, à l’est de Madagascar, qui me donna la solution. Un après-midi sur une plage de l’île, j’ai rencontré un pêcheur qui sculptait des queues de baleine en bois de rose. Avec pour seul outil un petit canif, il donnait naissance à des pendentifs fabuleux ! Je suis resté une heure à le regarder travailler puis je lui ai acheté un pendentif qui m’a accompagné durant de nombreuse années. Cette rencontre est reste gravée dans ma mémoire et au moment de choisir mon activité je me suis lancé le défi de sculpter, comme lui, des objets avec un couteau ! 

J’ai commencé par des petites pièces, pendentifs notamment, puis je suis passé à des objets plus importants, cuillères, porte encens, buste… j’ai sculpté par la suite avec d’autres outils et d’autres matières (terre, plâtre et tout ce qui me tombait sous la main). Cela a été pour moi une révélation, une passion été née ! Restait à trouver un procédé pour produire ces objets en série et c’est encore une rencontre qui scella mon destin. En l’occurence une ville, Ambatolampy, capitale malgache de la fonte artisanale ! Ìzazàbé était née, j’allais sculpter des objets pour les fondre ensuite avec de l’aluminium ou du laiton recyclés. 

Comme cette rencontre a changer ma vie, j’ai tenu à rendre hommage au pêcheur de Sainte-Marie, en sculptant à mon tour une queue de baleine.

Antananarivo, le 26 février 2020.



Patrice

Je vous présente Patrice, enfant des quartiers populaires d’Antananarivo. Il a 14 ans et a appris à dessiner seul… Vous pouvez le croiser vers le bypass !

Antananarivo, le 20 juin 2019